La macrophotographie à balayage exige une assez une grande précision. De nombreuses causes peuvent la faire échouer. Voici un petit guide de diagnostic à l'intention de ceux qui seront tentés de se lancer dans cette aventure.

Comme chacun pourra s'en apercevoir avec un peu de pratique, une fois que les différents réglages ont été convenablement effectués, la prise de vue proprement dite ne crée pas de véritables difficultés.

La photo présente des déformations

Généralement, mieux vaut chercher un jeu de réglages conduisant à une vitesse d'ascension (ou de descente) assez rapide. Il y a trois raison à cela. Premièrement, on réduit ainsi les risques d'obtenir un mouvement saccadé. Deuxièmement, plus la pose est courte, moins on verra la lumière parasite provenant de la pièce où la photo est prise. Enfin, si l'on opère avec un appareil numérique, plus la pose est courte, moins le capteur enregistre de "bruit vidéo".
Avec mon équipement, la partie utile de la pose (celle où l'image se forme sur le capteur) dure généralement un peu moins d'une seconde, même s'il m'est arrivé aussi de réussir des photos dont la prise durait trois, voire quatre secondes.
Bien entendu, il est indispensable de faire démarrer la pose, et le mouvement de l'objet, alors que ce dernier n'est pas encore éclairé par le plan de lumière, et de poursuivre la pose jusqu'à ce qu'il soit de nouveau dans l'obscurité. A défaut, la photo ne représenterait qu'une partie seulement de l'objet, coupée net.
On doit donc, pour prendre la photo, enchaîner les opérations suivantes :
• faire démarrer le mouvement vertical (ascension ou descente) de l'objet,
• enclencher la pose de l'appareil photo,
• terminer la pose dès que l'objet est passé tout entier dans le plan de lumière,
• faire cesser le mouvement vertical.
Concrètement, avec mon installation, cela se traduit par des actions sur le déclencheur à distance (main droite dans mon cas) et sur un petit boîtier de commande électrique pour le moteur de l'élévateur (main gauche). Cela peut sembler difficile à première vue, mais il n'en est rien : on apprend à coordonner ces déclenchements en quelques minutes, et cela se transforme rapidement en un automatisme.

La photo est floue

Le diagnostic est aisé. Il suffit de se poser trois questions, sachant que la réponse, en principe, devrait toujours être oui.
• La pièce est-elle plongée dans l'obscurité ?
• Le plan de lumière passe-t-il bien à l'intérieur de la zone de netteté de l'appareil photo ?
• L'objet photographié est-il dépourvu de toute partie translucide ou réfléchissante ? (Si la réponse est non, certaines parties de l'objet sont éclairées de manière indirecte alors qu'elles se trouvent en dehors du plan de lumière et, par conséquent, de la zone de netteté.)

La photo est sur- ou sous-exposée

Pour obtenir une bonne exposition, on dispose de nombreux réglages :
• modifier la distance séparant le projecteur (ou les projecteurs) de l'objet à photographier,
• modifier l'écartement entre les deux lames de rasoirs,
• modifier la vitesse de balayage,
• modifier l'ouverture du diaphragme de l'appareil photo,
• placer ou ôter un filtre devant l'objectif de l'appareil photo,
• choisir une pellicule d'une sensibilité différente, ou procéder au réglage équivalent sur un appareil numérique,
• placer ou retirer un filtre devant l'objectif du projecteur,
• enfin, modifier l'ouverture du diaphragme du projecteur (si, toutefois, le projecteur est doté d'un diaphragme).
Dans tous les cas, pour des raisons que nous évoquons ailleurs, il est avantageux de régler l'installation de telle sorte que la pose soit aussi rapide que possible. D'autre part, si l'on opère avec un appareil numérique, on s'apercevra sans doute qu'il faut un peu d'habitude pour juger l'image affichée sur le petit écran de l'appareil.

La photo est inégalement exposée

L'exposition de l'objet est proportionnelle à sa vitesse. Si cette dernière varie, des zones alternativement claires et sombres, plus ou moins larges et espacées, apparaissent sur la photo. Si elles forment des stries régulièrement espacées, elles trahissent un déplacement saccadé : vérifiez que le chariot qui porte l'objet glisse bien sur ses guides et que le fil qui le relie au moteur ne frotte sur rien. Des vibrations peuvent aussi provenir de la ventilation du projecteur ou du moteur élévateur.
Avec des grandissements importants (de l'ordre de x 5 à x 10), il faut peu de choses pour faire échouer la prise de vue : il m'est arrivé de rater des prises de vue à cause des secousses produites par une personne marchant dans l'appartement.

Pousse de soja cuite

Une pousse
de soja cuite.
Pendant la pose, l'obscurité n'était pas totale dans
la pièce, d'où la teinte bleutée de l'arrière-plan.

Crayon vu de face
Crayon avec courbes de niveau

Un crayon noir à la mine pointue, vu de face. Photo de droite : des a-coups se sont produits pendant la pose. Le plan de lumière a tracé des courbes de niveau.

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