Source d’inspiration

© Grigori TOMSKI

Attila et les femmes

Ses amis

Jeu politique

Dynamique des guerres

Envoyé par Dieu

Conclusion

 

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 Le récit épique de Michelle Loi «Attila mon ami, mémoires d’Aetius» (Berg International, 1997) est consacré à l’amitié d’Attila avec Aetius. Cette amitié a duré au moins 45 ans. Sans Attila, Aetius n’aurait pas existé comme homme politique et chef militaire important. En effet, Valentinien le tuera de sa propre main (454) tout de suite après la mort d’Attila (453) quand son empire était éclaté et que les Huns cessaient de représenter une menace terrible pour les empereurs romains.

L’année 423, Roas et Attila donnent à Aetius 60 000 cavaliers pour soutenir son ami Jean contre son futur empereur Valentinien, mais ils arrivent trois jours trop tard : son ami a été vaincu et décapité. Pourtant, Valentinien et sa mère Galla Placida ne peuvent pas se permettre de traiter Aetius en coupable, ses amis sont trop puissants, il est nommé maître des Gaules !

En 432, Aetius est déclaré par Galla Placidia coupable d’assassinat de son ami Boniface : «Mes Huns n’avaient qu’à se montrer !» et cette fois, Aetius devient le vrai maître de l’Empire, le tuteur de Valentinien III : «Attila, fidèle, à son serment de Pannonie, m’envoya plusieurs fois un gros contingent de mercenaires huns voire - une fois au moins - une véritable armée pour me permettre de préserver la Gaule des agressions barbares.» (M. Loi, p. 71).

Maurice Bouvier-Ajam pensait : «Il n’est pas du tout exclu que ces deux orgueilleux de génie aient songé, en ce temps où fleurissent encore les Augustes et les Césars, à dominer ensemble le monde, quitte à se partager les tâches et les zones d’influence.» (M.Bouvier-Ajam, Attila. Le Fléau de Dieu, Tallandier, 1982, p. 78).

Mais la bataille des Champs Catalauniques (451) verra ces amis dressés l’un contre l’autre. D’après Michelle Loi : «Attila avait compris, non seulement le parti qu’allait prendre Aetius, général en chef des armées romaines, mais pourquoi il allait prendre ce parti, contraire à toutes les promesses d’alliance et d’amitié échangées autrefois ... La vérité, c’est que l’empereur Valentinien vient de lui promettre sa fille pour son Gaudentius : Aetius se voit déjà empereur ou pour le moins père d’empereur.» (M.Loi, p. 136-137).

Quelle drame grandiose ! Un empereur romain pratiquement toute sa vie sous tutelle d’un ami d’Attila, ne voyant aucune autre issue possible, promet sa fille au fils de ce tuteur pour que ce dernier le protège à un moment décisif.

Aetius a donc trahi son ami par son devoir de général romain et par calculs politiques ? Espérons que non. Peut-être, la bataille des Champs Catalauniques était-elle une bataille pour les Goths, Francs, Burgondes et les autres barbares mais un simulacre de bataille pour les deux amis ? En effet, pourquoi Attila s’est-il acharné pendant cette bataille contre les Burgondes, Alains, Francs et Wisigoths (le roi des Wisigoths a été tué), tandis que Aetius se battait contre les Gépides et autres alliés non cavaliers d’Attila ? On ne peut pas exclure que les deux amis, deux futurs souverains de l’Empire romano-hunnique de leur rêve, ont voulu faciliter à cette occasion leur tâche de pacification progressive des peuples barbares.

Ces amitiés avec Onégèse, Oreste et Edecon peuvent donner beaucoup de thèmes pour les créateurs. Et même la conduite de ses fameux amis après sa mort est digne des plumes les plus aiguisées. Comme nous l’avons dit, un fils d’Oreste, général d’Attila, sera le dernier empereur romain d’Occident. Par suite il sera renversé par Odoacre, roi des Hérules, fils d’Edecon, autre général d’Attila !



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