Source d’inspiration

© Grigori TOMSKI

Attila et les femmes

Ses amis

Jeu politique

Dynamique des guerres

Envoyé par Dieu

Conclusion

 

 

 

 

 

Sommaire

 Si l’amour est une source majeure d’inspiration pour les créateurs, la vie d’Attila offre des thèmes très dramatiques. La «femme de sa vie» fut sans doute Kerka et aucune autre ne lui est comparable. Elle est en 449 après 28 années de vie heureuse avec Attila, toujours impératrice consultée, agissante, respectée. Fait étonnant et très dramatique : quand Kerka meurt, Attila est au désespoir et fait brûler le beau palais de bois de la reine-impératrice, devenu terriblement vide !

On lui attribuât plusieurs femmes mais seule comptait l’épouse que l’empereur désignait pour être son impératrice. Les souverains des peuples turco-mongols pratiquaient la polygamie par raison diplomatique pour formaliser et renforcer des unions et des alliances. Voir Attila se déclarer n’avoir qu’une épouse officielle montre de façon convaincante son respect des usages romains et chrétiens qui ne peut être expliqué que par ses priorités diplomatiques. Il se préparait, peut-être, à ses discussions avec Léon toute sa vie !

Les Huns qui n’étaient pas chargés de responsabilités politiques pratiquaient la monogamie. A l’exception toutefois de certains hommes riches qui pouvaient avoir quelques épouses pour mieux gérer leurs immenses troupeaux dispersés sur les grandes distances, comme les Sakhas avant leur christianisation donc par raison, cette fois, économique. Rien de comparable aux «sérails» remplis de femmes oisives. Les épopées héroïques sakhas montrent bien que les «deux trésors les plus précieux du guerrier nomade» étaient effectivement la femme et le cheval. Le «yassaq» (le droit coutumier mongol) prévoyait la peine de mort pour l’adultère comme pour le meurtre et le vol.

Après la mort de Kerka, au printemps 450 Attila reçut une lettre d’amour de la princesse Justa Grata Honoria, soeur de l’empereur romain Valentinien. Plusieurs pages du livre de Michelle Loi «Attila mon ami, mémoires d’Aetius», Berg International, 1997 (pages 80-81, 120-127, 240) sont consacrées à cette histoire romanesque et tragique : «Honoria ... fit très vite son choix entre les deux mondes qui depuis son enfance s’offraient à son regard, d’un côté la violence, la lâcheté et la corruption de prétendus généraux qui n’étaient que des seigneurs de guerre et des amants de sa mère, de l’autre le courage, la fidélité, la probité qui avaient été les vertus majeures de son père.» (M. Loi, p. 62).

Son frère Valentinien a ordonné à la garde impériale de décapiter Eugénius, ami d’Honoria (p. 80) : «Que devenait-elle ? Dans quel état de douleur, de ressentiment, de désespoir se trouvait-elle après cette effroyable violence ? Etait-elle mère ? Impossible de la voir : on l’avait contrainte à épouser Flavius Bassus Ercolanus, un riche et respectable sénateur ...» (Ibid, p. 81).

Honoria suppliait Attila «de venir la libérer de son mariage et de sa prison, de se faire champion contre les deux empereurs de Rome, son frère et son oncle ; elle lui promettait en récompense de lui donner la moitié de l’Empire dont elle était légataire par son père ; en gage de sa bonne foi elle joignit à sa lettre un anneau ...(Ibid,p.122). Cette lettre a poussé Attila à effectuer ses grandes campagnes de Gaule (451) et d’Italie (452) !

Une légende poétique et sentimentale explique sa retraite totale de l’Italie par «l’offrande à Helena» : «Une jeune Romaine, belle et pure, pieuse et charitable, habitait aux environs de Mantoue. Sa foi lui épargna toute frayeur, elle resta seule dans la villa familiale que ses parents désertèrent à l’annonce de l’arrivée des Huns. Attila, passant par là avec une très petite escorte - ce qui était fréquent - désire faire une halte, se restaurer et se reposer un instant. La jeune fille se présente et, avec son plus gracieux sourire, l’invite à entrer et s’offre à le servir. Attila est si séduit par tant de charmes qu’il la prie de donner à ses hommes quelque nourriture dans le large salon voisin et de bien vouloir prendre une collation avec lui seul. Elle accepte, et ils parlent... La jeune fille parle de tâche accomplie, de Miséricorde après la Vengeance, de rédemption et de vieillesse heureuse, du bonheur des pacifiques et du repos des guerriers. Il admire maintenant, et sans réserve !» (M.Bouvier-Ajam, Attila. Le Fléau de Dieu, Tallandier, 1982, p. 382-383).

Bientôt, Attila décide de commencer, d’après Philipe Guilhaume, sa «véritable vie» : «Il épousait Ildico, un mariage d’amour dont des fils forts et gais, sages et braves naîtraient, qui régneraient sur les peuples des Huns et sur le monde, qui enfin connaîtrait la paix. Peut-être d’ailleurs, la guerre n’étant plus nécessaire, pourrait-on s’inspirer des principes de ce christianisme ... » (Ph. Guilhaume, Attila, le fléau de Dieu, France-Empire, 1994, p. 200).

La suite de ce drame romantique, terrible et mystérieux est bien connue. Attila, pris d’hémorragie nasale, meurt étouffé par son sang dans la chambre nuptiale à côté de sa belle Ildico. Elle était d’une extraordinaire beauté : «Peut-être un peu petite, mais faisant néanmoins songer à Vénus - pas moins ! Les traits parfaitement réguliers, assez grecs - c’est, bien sûr, l’avis du Grec Priscos. Elle a une abondante chevelure blonde qui tombe jusqu’à ses reins.» (M.Bouvier-Ajam, Attila. Le Fléau de Dieu, Tallandier, 1982, p. 397).

Le nom réel de la jeune femme a certainement été transformé par la plume de Priscos ou par une «hunnisation». Alors toutes les hypothèses sur ses origines sont permises, ce qui laisse une extraordinaire liberté aux créateurs. Elle pouvait être aussi bien une princesse germanique ou orientale (Ibid, p. 396). Elle pouvait s’appler Indigo (M.Loi, «Attila mon ami, mémoires d’Aetius», Berg International, 1997, p. 243), moins probale mais possible qu’elle soit Elenco (Helena-ko) - «Belle Helena» d’Italie !

Le thème «Attila et les Femmes» est décidément une mine inépuisable d’oeuvres artistiques, littéraires et cinématographiques.

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