Source d’inspiration

© Grigori TOMSKI

Attila et les femmes

Ses amis

Jeu politique

Dynamique des guerres

Envoyé par Dieu

Conclusion

 

Sommaire

Les guerres et les exploits fascinent toujours les écrivains et les cinéastes. Quoi de plus grandiose avec Attila ! En 441 Attila commence une grande guerre de représailles contre l’Empire d’Orient pour «Le sacrilège de Margum» quand l’évêque de Margum (sur le Danube) viola les tombes des chefs huns pour s’approprier leurs trésors. En 451, les centaines de milliers de guerriers de l’armée hunnique occupent rapidement la moitié nord de la Gaule, du Jura à l’Océan. Mais aujourd’hui, le temps n’est pas à la stimulation de l’orgueil des peuples par leur histoire militaire glorieuse. Heureusement, la fameuse bataille des Champs Catalauniques n’avait ni vainqueurs, ni vaincus.

Pourtant c’était une bataille gigantesque (juillet 451). Les grandes masses de cavalerie hunniques et goths ont manoeuvré probablement sur un espace d’environ 100 km de diamètre : de Mourmelon et Châlons au nord jusqu’à Troyes au sud, d’Epernay et Sézanne à l’ouest jusqu’à Revigny et avec des poursuites vers Verdun, Chaumont et Reims ! Les légions romaines et autres détachements d’infanterie bougeaient sur des distances relativement faibles.

Jordanès raconte que le premier jour : «La bataille fut terrible, complexe, furieuse, opiniâtre, comme on n’en avait jamais vu de pareille nulle part. De tels exploits y furent faits à ce qu’on rapporte, que le brave qui se trouva privé de ce spectacle étonnant ne put rien voir de semblable dans sa vie. Car, s’il faut en croire les vieillards, un petit ruisseau de cette plaine, qui coule dans un lit peu profond, s’enfla tellement, non par la pluie, comme il lui arrivait quelquefois, mais par le sang des mourants ... Pendant que le roi Théodoric parcourait son armée pour l’encourager, il tomba de son cheval, mortellement blessé d’un javelot, et fut foulé aux pieds de sa propre cavalerie.»

La nuit tombée, chaque armée se retire dans son camp et les trois jours suivants, épuisée attend l’attaque de l’adversaire. Ensuite les armées se séparent sans combat en laissant aux chercheurs et autres amateurs compétents d’histoire des énigmes troublantes.

Tant mieux pour les écrivains et cinéastes, toutes les hypothèses sont possibles ! Complot des amis : Attila et Aetius étant obligés de se battre de façon assez convaincante afin de permettre à Aetius de devenir le père de l’empereur romain ou l’empereur romain ; démonstration des capacités d’Attila à mobiliser les forces de toute l’Europe pararomaine sous ses ordres ?

A notre avis une des raisons de l’arrêt par Attila des hostilités après le choc initial terrible était la perception de la guerre par les peuples hunniques. Ces peuples et leurs chefs sentaient instinctivement le seuil admissible de pertes dans les conflits armés qui faisaient partie naturelle de leur mode de la vie à cette époque. Ce seuil était certainement atteint. On peut donc imaginer facilement les sentiments d’Attila et d’Aetius regardant les champs jonchés de guerriers tués et mutilés, parmi eux certainement leurs amis et mêmes parents ! On peut conseiller toutefois d’éviter des scènes peu vraisemblables comme le désir de suicide d’Attila. Si les Goths ont vu un grand bûcher dans le camp hunnique, c’était probablement la destruction des catapultes et des autres machines de guerre conçues pour les sièges de forteresses par Edecon avant la retraite. Attila est rentré chez lui avec ses forces largement préservées pour commencer au printemps l’expédition en Italie.

L’autre point est l’armement des Huns. Nul besoin de se torturer pour l’imaginer. Tout est assez bien connu grâce aux descriptions romaines et chinoises, aux épopées héroïques des peuples turco-mongols. Plusieurs pièces sont bien conservées. Chez les Sakhas, par exemple, pratiquement chaque homme avait sa cuirasse et un proverbe sakha dit : «la décoration de l’homme est sur le mur» en considérant ainsi une belle cuirasse comme un vêtement d’apparat.