Conclusion
Notre but n’est pas l’idéalisation d’Attila, nous voudrions simplement dire aux créateurs que nul besoin de diaboliser Attila pour créer des oeuvres passionnantes sur son époque.
On ne peut plus continuer de raisonner dans les termes utilisés par les esclavagistes romains qui traitaient de «barbares» tous les autres peuples. Sortons enfin de l’influence de la propagande anti-Attila déchaînée du pouvoir romain qui avait peur que son charisme ne séduise la population. Il est temps de cesser de penser que les Huns («asiatiques» en majorité) étaient tous laids. Les auteurs romains se contredisaient de façon ridicule quand ils décrivaient la beauté des femmes hunniques. Les costumes traditionnelles des femmes sakhas qui correspondent bien à la description de Priscos sont splendides.
Le comportement naturel et dynamique de la population hunnique des steppes de l’Eurasie n’a rien à voir avec les images habituelles d’Asie souriante de la culture d’inspiration chinoise. Les Turco-mongols étaient des cow-boys très polyvalents, prêts à se défendre et sachant mieux s’organiser que les pasteurs des prairies américaines du XIX siècles moins disciplinés. On peut dire alors que les Alains, les Goths et les habitants des forêts européennes jouaient dans la poussée vers l’Occident de ces cow-boys du IVème siècle, le rôle des Indiens. Certains, comme les Gélons, étaient peints et tatoués, portaient casaque en peau humaine (celle de leurs ennemis) ! Aujourd’hui à l’aube du troisième millénaire quand le Moyen Age revient sur notre terre parfois de façon inattendue, arrêtons de parler de la suprématie culturelle d’une civilisation sur l’autre.
Le cavalier hunnique était élevé dans l’idéal d’honneur chevaleresque, de courage, de maîtrise de soi, de respect des femmes. Attila voulait probablement transformer ses cavaliers en chevaliers de l’Union romano-hunnique de son rêve. Les expéditions militaires de ces chevaliers pouvaient ensuite s’appeler les croisades. Avec Attila tout était possible !
Il donne ainsi une incroyable liberté à la créativité littéraire et cinématographique. La vie d’Attila continuera longtemps d’inspirer les créateurs. Avant ils se torturaient pour trouver des réponses à leurs questions les plus élémentaires. Dans ce texte nous avons analysé les sources disponibles qui traitent correctement d’Attila et des Huns. Notons qu’il existe un film «Monde du milieu» de Alexeï Romanov, réalisateur sakha, qui a reconstitué avec des artistes professionnels et des Sakhas gardant leurs traditions, les anciens rites de l’initiation aux différents métiers, les coutumes des guerriers et des éleveurs, les scènes de la vie quotidienne. C’est un document de valeur inestimable qui montre la possibilité de créer avec les cinéastes sakhas des oeuvres très intéressantes.
Le cercle culturel Attila commence sa coopération avec les créateurs européens et encourage leur collaboration avec leurs homologues descendants de la population hunnique.