Attila et l’Occident

© Grigori TOMSKI

Empereur et Pape

Situation politique et militaire

Education soignée

Population hunnique

Personnalité d’Attila

5 juillet 452


Sommaire

Le 4 juillet 452. La chaleur est torride. Cinq heures du soir dans une vaste tente somptueusement ornée, commence un dîner donné par Attila, Empereur des Huns, en l’honneur du Pape romain Léon. Les détails de ce repas diplomatique sont connus grâce à Prosper d’Aquitaine, secrétaire de la délégation romaine.

Cette délégation est présidée par Léon I, celui que l’Histoire a reconnu comme Léon le Grand et que L’Eglise fit Saint Léon. Il a quelque soixante-dix ans et est accompagné par deux sénateurs : Avienus et Trigetius.

Attila, vêtu à la romaine en grande toge blanche, veut que cette réception obéisse aux strictes lois de l’égalité. Il demande au Pape de siéger en face de lui, place à sa droite, Avienus, à sa gauche, Trigetius. Léon a à sa droite, Onègèse, général d’Attila d’origine grecque, à sa gauche Edécon, général et ingénieur en chef de l’armée hunnique.

En bout de table : d’un côté, Prosper, de l’autre Oreste, général d’Attila d’origine romaine, qui a accepté le rôle du secrétaire. Dans quelques années ce «secrétaire» retournera en Italie. Il deviendra maître des milices de l’empereur Julius Nepos, le déposera et fera proclamer empereur son propre fils, encore enfant, sous le nom de Romulus Augustule ! Il gouvernera au nom de son fils, le dernier empereur romain d’Occident.

Les mets sont délicats, les vins sont choisis. Attila parle latin et grec, on philosophe sur le temps, le pape raconte l’Asie Mineure, l’empereur décrit l’Asie lointaine. Attila admire le vieil homme beau et noble, Léon ne résiste pas au charme de l’empereur si étrangement civilisé !

Ils décident de se rencontrer seuls, en tête à tête, dans l’après-midi du 5 juillet. La conférence générale aura lieu le 6, au matin. On ne saura jamais ce qu’ont pu se dire Attila et Léon dans leur dialogue sans témoins.

Le 6 juillet, Attila lui-même déclare (évidemment en latin) que l’accord est conclu et qu’il quittera l’Italie ; il salue le pape et se déclare honoré d’avoir reçu la visite «du plus sage homme du monde» ; il fait voeu pour sa longévité. Le pape est très ému, les deux hommes se donnent l’accolade, sans proférer un mot et se séparent.