D'une autre planète : Vertigone - Venus (Avoir-alire.com, 03/2003)
     
Texte  
 
Songwriters distingués, les Belges de Venus ouvrent de nouveaux horizons à leur pop acoustique. La suite longtemps attendue d'un des albums les plus remarqués de 1999.

Composé depuis deux ans, prêt à sortir il y a déjà plus de six mois, Vertigone sera peut-être desservi par ces contretemps. Son atmosphère cotonneuse et mélancolique avait en effet tout de la bande-son idéale pour un automne intimiste et rêveur. Ces regrets mis à part, l'album de Venus pourra toujours compter sur les nombreux fans de rock belge : comme dEUS, Soulwax ou Zita Swoon, Marc Huyghens et ses acolytes comptent parmi les meilleurs ambassadeurs continentaux de la culture anglo-saxonne. Mais là où la scène flamande prend son inspiration dans la folie douce des Pavement ou de Captain Beefheart, les Bruxellois de Venus se sont trouvé une parenté avec la pop orchestrale des Divine Comedy ou Perry Blake. Ce qui saute aux oreilles dès l'ouverture apaisée de Vertigone, Happiness ou la suite onirique Little Hotel.

Le ton de Vertigone ne se réduit cependant pas à ces ambiances feutrées. Le son du groupe a toujours fait la part belle aux cordes, en particulier sur le live The Man Who Was Already Dead, mais Venus sait arrêter ses violons avant de se complaire dans une langueur monotone. Reste alors, pour des morceaux plus immédiats, la subtilité d'une écriture de première classe : Million Miles Away ou Sand Dollar auraient leur place sur des The Bends ou OK Computer conçus avant la découverte de l'électricité.

Le single Beautiful Days chasse sur les mêmes terres étranges - la sirène jouée au violon donne au titre une inquiétante élégance fantasmée par Richard Ashcroft pour sa country psychédélique. Peut-être n'y a-t-il pas sur Vertigone de titre aussi étonnant que le She's So Disco qui avait fait les beaux jours du premier album de Venus, Welcome To The Modern Dancehall. Mais l'ondoyant Wanda Wultz ou l'hybride Navajo Dream ont tous les atouts pour marquer les esprits. On ne manquera donc pas d'aller vérifier l'aisance scénique de Venus dans des concerts théâtraux où le charisme de Marc Huyghens explose littéralement.

par Ludovic Pelissolo

 
  Notes  
 
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