[Quelques mots sur la
première partie par Sharko, jeune artiste belge
prometteur. Puis Venus arrive...]
Les lumières se rallument. Public jeune et rock. La musique
d'ambiance est composé d'extrait de comédies musicales,
de bandes originales de film, d'opéras de Bertold Brecht,...
Enfin le grand rideau rouge de La Cigale s'ouvre sur Venue.
Ils sont quatres : Marc Huygens, le chanteur et gutariste
(guitare accoustique détail important); Christian Schreurs,
violon; Thomas van Cottom, le batteur, et Walter Janssens,
contre-basse. Le cinquième membre du groupe Patric Carpentier
s'occupe des lumières et plus généralement apporte un regard
extérieur aux autres. il se tiendra derrière la console
des lumières pendant le concert.
Le groupe est accueilli
pas seulement par des applaudissements, mais par une ovation
de connaisseurs. Ce qui est étonnant étant donné que c'est
seulement le deuxième concert de Venus à Paris après Le
Café de la Danse à l'automne dernier. Certainement de fidèles
fans sont venus de Belgique. Ce qui est étonnant aussi est
la façon dont Venus subjugue les spectacteurs. L'accueil
est enthousiaste et les applaudissements nourris, mais pendant
le chansons, le public écoute sans manifesté, les yeux rivés
à la scène. C'est particulièrement évident pendant les ballades
où l'on "entend" presque l'attention du public.
C'est
que Venus sur scène dégage une force évidente malgré une
impression visuelle statique. Les éclairages d'abord sont
statiques. Et monochromes. Aucuns projecteurs blancs ne
sont utilisés. Les atmosphères ainsi créées sont dans les
rouges, roses fonçés, verts, avec un peu de jaunes. Et le
groupe aussi est plutôt statique. Le batteur est coinçé
derrière sa batterie, même si parfois il se lèvent pour
faire en sorte que le public marque le tempo bien en mesure.
Le contre-basiste est discret; et aussi immobilisé par son
énorme instrument. Le grand violoniste fera quelques enjambées
sur scène. Mais la présence la plus forte émane incontestablement
de Marc Huygens. Il ne lachera que très rarement son poste
derrière le pied de micro mais de sa voix et de son regard
émanent une intensité fascinante. Il a un regard intense
et profond, d'aigle, et au contraire de pas mal de chanteurs
qui ont le yeux perdus dans quelques horizons lointains
et imaginaires au dessus de la foule, le chanteur promène
son regard sur le public, détaillant effectivement les individus.
Transperçant parfois une parfois de son regard profond,
perdu lui-même dans l'intensité de la chanson. Il captive
aussi par sa voix, profonde mais non brisée, venant du plus
profond de lui-même.
Venus
n'a qu'un album à son actif, "Welcome to the modern dance
hall", il sera joué en entier ainsi que des faces B et des
inédits. Alternances de ballades et de de chansons plus
"électriques", si l'on peut dire pour un concert avec seulement
des intruments accoustiques. L'impression d'électricité
vient peut-être de l'urgence avec laquelle sont enchainées
les chansons. Un merci pour répondre aux applaudissements
et le chanteur s'active fébrilement pour changer sa guitare
sans décocher un sourire. Comme si ils étaient sur le fil
du rasoir, pourtant la partie est (presque) gagné d'avance,
le concert de ce soir sera un succès. Le sourire viendra
quand même pendant les rappels. La première chanson des
rappels sera une reprise du "Port d'Amsterdam" de Brel,
ou plutôt de la version de Bowie car elle sera chantée en
anglais, ce qui amènera quelques réclamations "en français"
de la part du public sur le premier couplet. Il y aura aussi
la très belle version lente de "She's so disco". Le premier
couplet chanté par le public amènera enfin un sourire sur
les lèvres de Marc Huygens. Et enfin une certaine décontraction
quand il nous fera le coup du "je vais prendre une photo
du public pour montrer à ma maman". Enfin là c'était pour
sa petite amie. Et comme le public était particulièrement
bon pour la photo, il nous a dit que "ça allait la faire".
A nous aussi ça la fait, le coup du bonheur de voir Venus
sur scène.
Laurence Boisnard