Chronique "The man who was already dead" (Les Inrockuptibles, 21 novembre 2000)
     
Texte  
 

C’est dans une des plus belles salles de Bruxelles, Le Cirque Royal, que Venus a présenté son nouveau projet artistique The Man who was already dead et l'a immortalisé sur disque en un seul enregistrement live. Plusieurs mois de travail, d’effort et de remises en question se concrétisent là dans une œuvre où les compositions pop de Venus sont déshabillées puis revues et corrigées par les vingt-deux musiciens de l’ensemble Musiques Nouvelles, dirigé par Jean-Claude Dessy. Venus a confié ses bébés à Renaud Lhoest, membre actif du groupe d’avant-garde Abi Gezint récemment repéré par John Zorn. A lui d'en resculpter les partitions avec sa grande connaissance de la musique juive traditionnelle et ses influences baroques. Là, la surprise est de taille. Mises en scènes sous forme de conte musical, les chansons de Venus ont émigrées sur Saturne et se perdent dans une constellation de mouvements musicaux figuratifs. Rugueuse et âpre, concise et épurée dans sa version rock, la musique de Venus digresse dans de nouvelles phrases et adopte l’amplitude du symphonique pour rencontrer d’autres cultures musicales. Ralenties, modulées dans les mouvements d’archers ou déclenchées en grandes cavalcades de cuivres, elles n’ont gardé de leurs structures initiales que quelques matériaux d’origine : la chaleur de la contrebasse, la violence de la batterie et les lignes de chant.

Marc Besse

 
  Notes  
 
Consultez l'article original sur lesinrocks.com.
 
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