Cest dans une des plus belles salles de Bruxelles,
Le Cirque Royal, que Venus a présenté son
nouveau projet artistique The Man who was already dead et
l'a immortalisé sur disque en un seul enregistrement
live. Plusieurs mois de travail, deffort et de remises
en question se concrétisent là dans une uvre
où les compositions pop de Venus sont déshabillées
puis revues et corrigées par les vingt-deux musiciens
de lensemble Musiques Nouvelles, dirigé par
Jean-Claude Dessy. Venus a confié ses bébés
à Renaud Lhoest, membre actif du groupe davant-garde
Abi Gezint récemment repéré par John
Zorn. A lui d'en resculpter les partitions avec sa grande
connaissance de la musique juive traditionnelle et ses influences
baroques. Là, la surprise est de taille. Mises en
scènes sous forme de conte musical, les chansons
de Venus ont émigrées sur Saturne et se perdent
dans une constellation de mouvements musicaux figuratifs.
Rugueuse et âpre, concise et épurée
dans sa version rock, la musique de Venus digresse dans
de nouvelles phrases et adopte lamplitude du symphonique
pour rencontrer dautres cultures musicales. Ralenties,
modulées dans les mouvements darchers ou déclenchées
en grandes cavalcades de cuivres, elles nont gardé
de leurs structures initiales que quelques matériaux
dorigine : la chaleur de la contrebasse, la violence
de la batterie et les lignes de chant.
Marc Besse