ORLEANS, L'astrolabe, 7 juin 2000
Après être passé à peu près partout
dans la région cette année (Rockomotives, Printemps de Bourges...),
Venus a bouclé la boucle à l'Astrolabe le 7 juin
dernier. Trop plein de dates ? Voilà peut-être la seule
raison pouvant expliquer l'affluence un peu moyenne constatée
ce soir-là.
Etait pourtant présent le fidèle public d'In Limbo,
première partie locale largement dépassée par les événements
: un son has-been, un chant plutôt faux et un anglais approximatif...
Enfin, tous ceux qui étaient venus pour eux sont repartis
comblés, et les autres ont enfin pu se faire une idée de
la musique de ce groupe qui a le mérite de tourner à fond
dans le coin, et d'essayer de vendre un album "grande taille".
Puis Venus fait son entrée. Exit les humbuckers,
les Twin Amp et les descentes de tomes à la BonJovi ; et
bienvenue l'ambiance atypique. On découvre une déco poussée
et uniforme : elle était déjà là au début de la soirée mais
on ne la remarque que maintenant, comme si les premières
notes du combo belge levaient le rideau. Batterie, guitare
folk, violon, contrebasse... Le premier qui cite Louise
Attaque aura une baffe. Ici il s'agit de folk-pop profonde,
ancrée dans le Velvet Underground. Et c'est parfois plus
puissant que n'importe quel groupe qui a la disto facile.
Le public est transporté, le set est bien calibré (même
si on devine assez vite les ficelles du morceau type de
Venus, plutôt alternatif et très pop dans la construction).
On s'émerveille devant le métier du groupe et la voix du
chanteur. Les morceaux collent aux versions album mais paradoxalement
regorgent de vie...
Bravo à Venus pour sa popularité dans cette époque
anti-pop. La lutte n'est pas finie !!!
LES EUROCKEENNES, Belfort, 7 juillet
2000
Quand on les a vus dans une
salle confinée à peine plus d'un mois avant, il est intéressant
de voir l'alternative plein air de Venus. Intéressant
pour comparer, plus que pour passer un bon concert. Déjà
que le son se fait un peu plus à la roots dans un festival
comme Belfort (surtout quand on joue dans ce truc qui résonne
à mort qu'ils appellent "La Tente"), alors imaginez comment
balancer un groupe qui joue uniquement sur instruments acoustiques,
avec 1000 personnes qui poireautent en gueulant parce que
c'est trop long et qu'ils en ont marre !
De plus, pour ceux qui ont déjà
croisé la route de Venus en live, ils s'accorderont
sûrement à dire que c'est toute une ambiance qui prime :
déco, posture des musiciens, lights, son impeccable... Eh
bien là, rien de tout ça. Ils passent tous un par un faire
leur balance, donc plus d'effet de surprise ; les lights
sont les mêmes pour tout le monde ; pour la déco y'a eu
des concessions envers le gars M, alors maintenant
calmos sur la touche personnelle !
Reste quand même que Venus
est de toute façon un groupe à voir, et il est sûr qu'après
leur prestation du 7 juin à Orléans (l'Astrolabe) il était
difficile de faire mieux ; surtout sur un festival où les
groupes font la queue pour jouer, et où celui qui est en
place le plus vite a déjà gagné des points vis-à-vis du
public. Et puis quand Alanis Morissette vous concurrence
500 m plus loin, c'est déjà tout le "grand public" qui s'envole.
Alors bravo à Venus pour avoir osé écumer les festivals
comme ils l'ont fait cet été. Pourtant, ils sont vraiment
pas faits pour ça.
Ces deux articles
sont signés Boris.