Chronique "Welcome to the modern dancehall" (Rock & Folk n°388, décembre 1999)
     
Texte  
 

Venus est tout simplement un groupe surprenant, un objet volant à peine identifié passant au-dessus de la scène pop, des montagnes du rock et des pâturages folk en y piochant cailloux et brindilles pour construire sa propre maison. Définir ce quintette belge est donc difficile, tout comme l'est sa musique qui, sous des airs faussement simples, travaille mélodies et arrangements comme pourrait le faire un Radiohead, un Soulwax ou un Billy Corgan débarrassé de son insupportable complexe de rock-star. Au bout de quelques écoutes, "Welcome To The Modern Dancehall" s'avère un disque atypique au milieu des productions pop classiques. Le son est brut, l'approche scénique du groupe est totalement respectée et les musiciens savent, à la manière de dEUS ou de Tom Waits ("She's So Disco"), mélanger avec génie le bric-à-brac instrumental et une formule pop rock très bien huilée. A plus d'un titre, les Venus dévoilent sur cet album l'étoffe d'un grand groupe. La sensibilité qui se dégage de certains morceaux ("I Am The Ocean", "Out Of Breath"...) émeut, la force des compositions est évidente et surtout, leur univers n'appartient qu'à eux, dépassant toutes les références que l'on peut y trouver, qu'elles soient chez Jeff Buckley, chez Blur (pour l'énergie) en passant par chez Pascal Comelade avec lequel ils partagent ce don de montrer la beauté dans sa simplicité. La britpop en pleine débandade, la french touch qui prouve de disque en disque son incohérence et le rock US qui concurrence la musique d'ascenseur sur son terrain, il va bien falloir qu'on s'habitue au Belgium Coup De Pompe Dans Le Train. Chapeau Venus.

Stéphane Hervé
Note : 3 étoiles ("Convaincant")

 
  Notes  
 
 
 
You won't tell me, I know it's hard
To keep your dream alive
Royalsucker
 
 
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