La Naissance d'un Venus, site de la RTBF, août 2001
     
Texte  
 
Cet été, Venus enregistre son deuxième album studio, pour l'instant sans titre, qui devrait sortir début 2002. En juillet, le groupe bruxellois avait planté sa tente au Centre Culturel de Braine l'Alleud. Depuis le 1er août et jusqu'à la mi-septembre, ils campent dans les caves des Halles de Schaerbeek en compagnie de Duke, leur fidèle ingénieur du son. C'est là que le batteur Thomas Van Cottom a levé un coin du voile sur la naissance d'un Venus...

Quelle est l'approche de ce prochain album ?
Pour le premier, toutes les chansons avaient d'abord été écrites pour être jouées en concert, et nous avons éprouvé beaucoup de mal à les retranscrire sur CD. Ici, l'approche est différente. Nous faisons d'abord et avant tout un album. L'adaptation pour le "live" viendra après. Pour le premier, c'était un peu "après 5 ans, voilà où nous en sommes", c'était comme l'apprentissage de la parole. Maintenant, le langage est là, il faut dire des choses. Je ne m'imaginais d'ailleurs pas à quel point c'est difficile et angoissant de faire un deuxième album. Si c'est pour ne rien dire de nouveau, autant arrêter.

Comment fonctionnez-vous ?
Aux Halles come à Braine l'Alleud, nous avons installé trois studios. Comme ça, quand quelqu'un a une idée, elle peut être concrétisée tout de suite. Depuis le 1er juillet, nous travaillons sept jours sur sept, de 11h à une heure ou deux du matin. Pour chaque morceau, Marc compose la mélodie de base à la guitare ainsi que les paroles. C'est la base harmonique, le squelette sur lequel nous travaillons ensemble. Par équipes de deux, nous suggérons des choses, nous inventons, puis nous essayons de mélanger les idées de manière cohérente. Parfois, la guitare du début est supprimée, ou la mélodie jouée avec un autre instrument, c'est très libre. Cette formule permet également à chacun de ne plus se limiter à jouer de son propre instrument, on en essaie de nouveaux. Pendant les six mois de break, chacun a beaucoup travaillé de son côté. Pas seulement au niveau technique. L'ouverture d'esprit est plus large, la palette plus ouverte. Résultat, nous allons plus loin.

Comment cela se traduit-il ?
Le premier album était très acoustique. Celui-ci le sera encore plus. Plus calme, plus pensé, plus réfléchi, plus posé. Les textes sont aussi plus "intérieurs". Il n'y a plus de choses légères comme "She's So Disco" ou "Pop Song". Quinze chansons ont pour l'instant été enregistrées, mais il reste au moins autant d'idées à exploiter. Ensuite, il faudra bien entendu élaguer.

Je suppose que vous avez déjà pensé à un producteur…
Ce sera un producteur britannique de renom, dont je ne vous donnerai pas le nom parce que rien n'est encore fait. Il nous faut quelqu'un qui tranche, qui prend la décision. Pour le même morceau, il nous arrive d'avoir cinq versions issues de cinq idées différentes.

Malgré un support médiatique important et une certaine reconaissance de la part du public, Venus n'a vendu que 4.000 exemplaires1 du premier album. Ce n'est pas un peu frustrant ? Franchement, je suis déjà content avec ce que nous avons vendu. Je suis très fier de ce que nous avons fait. On mérite mieux ? Je ne sais pas. Je préfère avoir un parcours honorable, sans compromis. Il existe une version remix de "She's So Disco" par Rinôçérose. Je suis certain qu'elle nous aurait ouvert les portes des pleins de radios, qu'elle aurait fait vendre l'album, mais nous ne l'avons pas sorti parce qu'elle ne correspond pas à Venus. Cela dit, les conséquences sont rudes: nous manquons de budget pour cet album et les conditions de vie de chacun ne sont pas idéales.

Interview par (l'indispensable) Emmanuel Debiève

 
  Notes  
 

Consultez l'article original sur le site de la RTBF.

1 J'imagine que ce chiffre attristant ne prend en compte que la seule Belgique... (Note du Webmaster)

 
You won't tell me, I know it's hard
To keep your dream alive
Royalsucker
 
 
contact out of breath : webmaster@outofbreath.net | this site 2001-2003