Rencontre avec Marc A. Huyghens, chanteur et
leader (même s'il n'aime pas ce terme) de Venus, groupe
belge aux accents symphoniques. Venus a pris son temps pour
boucler cet opus mystérieux qu'est Vertigone, cherchant
sur la route quelques nouvelles pistes pour toujours rester
en mouvement. Réponses franches et rapides car Venus
a autre chose à faire : de la musique.
Venus est une planète que l'on aperçoit
suivant le soleil, après son coucher ou le précédant
avant son lever. N'est ce pas une bonne définition
de votre musique ?
J'espère que, de temps en temps, on aperçoit
Venus aussi en plein après-midi
Pourquoi ce titre : Vertigone?
Les chansons sont une interprétation, les phantasmes
de notre vie, le titre aussi. Vertigone est un mot inventé,
et qui en plus n'a pas le sens qu'on veut lui donner
Contrairement à Welcome to the modern dance hall,
Vertigone ressemble plus à un disque complet plutôt
qu'à une suite de chansons pop. Est ce un choix de
votre part ?
Ce n'est pas un choix prémédité, mais
toutes les chansons ont été arrangées
et enregistrées simultanément, c'est probablement
ce qui donne cette cohérence globale à l'album.
On s'aperçoit qu'il y a un fil rouge sur cet
album, pouvez-vous nous expliquer la genèse de cet
album.
La genèse de cet album en est le fil rouge : L'espace,
la sincérité, le temps, le détail,
les angoisses, la liberté.
Le son de Venus n'est pas linéaire, il provoque
des ossifications tout en gardant une forme propre. Est-ce
quelque chose de travaillé ou de naturel ?
Il vaut mieux ne pas utiliser son cerveau. L'absence de
linéarité est la conséquence d'un travail
intuitif et naturel.
Le départ de certains "cadres" a t'il
changé quelque chose dans l'élaboration de
Vertigone ?
Oui ! Welcome To the Modern Dance Hall avait été
élaboré dans la tension alors que pour Vertigone
ce fut le calme.
Vos textes parlent souvent de rédemptions ou
de passé troublé, hanté. Est ce un
besoin d'évacuer certaines choses par la musique
?
Absolument. Thérapie, rédemption ou bonheur.
Cochez la case qui vous convient.
La collaboration avec les musiciens de l'Ensemble Musiques
Nouvelles a modifié votre image et votre musique.
En cela Vertigone pencherait plus vers The man who was already
dead ? Etes vous d'accord ?
Non. Je ne suis pas d'accord, Vertigone est la troisième
étape. Bien sûr influencé par les deux
premiers.
Pourquoi cette collaboration ne s'est pas concrétisée
par plus de concerts ?
C'est une structure très lourde et qui coûte
très cher.
Vous affectionnez le besoin visuel d'enrober votre
musique, est ce que ce sera encore le cas pour vos prochains
concerts ?
On ne l'enrobe pas visuellement, on essaie de l'amplifier
avec de la lumière plutôt qu'avec des décibels.
La chanson Million Miles Away dégage une odeur
de solitude qui pourrait ressembler à une complainte
de soldats perdus au milieu du désert
Pensez
vous qu'un militaire puisse avoir une âme ?
Militaire, journaliste, chanteur
. Même combat.
Pouvez-vous expliquer la chanson Big waste ground ?
Rien ne peut me dominer. Je suis libre.
Votre voix et l'utilisation de certains instruments
vous font pencher vers un groupe à tendance conceptuelle,
à l'instar de Radiohead, la mobilité musicale
vous donne-t-elle des ailes ?
Ce sont les anges qui ont des ailes. Nous n'en sommes pas.
Mais nous aimons voler en toute liberté.
Comment la Belgique arrive t'elle à sortir de
son plat pays des Venus, des dEUS, des Arno, sans difficulté
apparente ?
Ce n'est pas la Belgique qui les sort. Ce sont eux qui sortent
de la Belgique.
Quand vous attaquerez-vous à une Bande Originale
de Film pour un film romantique ?
Elle existe déjà, il ne reste qu'à
l'enregistrer.
Quel est l'instrument de musique dont vous ne pourriez
vous passer ?
Aucun !