La Corsica Linea
avait fait des offres séparées sur toutes les lignes
maritimes Marseille-Corse, à l'exception de celle d'Ajaccio,
partagée avec La Méridionale, très fragilisée depuis son éviction de Bastia en octobre 2019. Ici le Paglia Orba
en août 2020 (photo : Romain Roussel) ; navire dont les
cheminées ont depuis été modifiées à
la suite de l'installation d'épurateurs de fumée aux
chantiers de Malte.
Des DSP maritimes Marseille-Corse toujours bâties sur le même type de cahier des charges,
pour un coût par résident insulaire de loin le plus élevé en Méditerranée...
Les mystères des attributions de la ligne Marseille-Propriano Déjà
en 2020, une controverse avait émergé en lien avec
l'attribution de la DSP maritime sur la ligne Marseille-Propriano. En
effet, l'attribution in fine de la ligne Marselle-Propriano à La Méridionale pour la saison 2020, sur laquelle l'OTC avait initialement classé l'offre de la Corsica Ferries en
première position, avait déjà étonné nombre d'observateurs du dossier.
Pour mémoire, après négociations, la Corsica Linea demandait alors pour cette desserte une
compensation financière de 17,71 millions d'euros pour la période de 11 mois
allant de février à décembre 2020, contre 11,98 millions d'euros pour La Méridionale et 8,39 millions
d'euros pour la Corsica
Ferries selon le rapport de l'OTC. Pour autant, la Collectivité territoriale de Corse (CTC) n'avait alors, sur ces bases, confié aucune ligne, ni à La Méridionale, ni à la Corsica Ferries en janvier 2020 du fait des préconisations de l'OTC !
Sur la ligne Marseille-Propriano, la compagnie aux bateaux jaunes avait proposé le Corsica Marina Seconda. Son offre technique avait - cette fois là - pourtant été jugée tout à fait recevable et, compte tenu de la moindre compensation financière demandée, la compagnie avait fini première avec un score de 86 points sur 100, contre 80 points sur 100 pour La Méridionale et seulement 59 points sur 100 pour la Corsica Linea. C'était la première fois que la Corsica Ferries sortait en première position d'un appel d'offres lancé par l'Assemblée de Corse. Mais, dans une étude qui n'avait pas été annoncée au préalable, fort opportunément confiée à la société Odyssée développement postérieurement à la publication du cahier des charges et au lancement de l'appel d'offres, l'OTC avait finalement décidé de remesurer le besoin de service public qui ressortirait sur ces lignes. Cette étude a révélé que : "que le besoin de service public lié à la desserte, aussi bien du port de Portivechju que celui de Prupià, avait évolué depuis les études à partir desquelles cette consultation a été élaborée et lancée" aux dires du rapport de l'OTC... ce qui n'a rien d'étonnant, les trafics des différents ports de Corse évoluant chaque année : si une telle étude avait aussi été commanditée sur les lignes des ports principaux attribuées à Corsica Linea, de telles variations auraient sans doute aussi été constatées ! A ceci près qu'il est pour le moins surprenant que seules les lignes de Propriano et Porto Vecchio aient fait l'objet d'un tel traitement, de surcroît après le lancement par deux fois à quelques mois d'intervalles d'appels d'offres de courtes durées... Il est d'autant plus étonnnant que les résultats de cette étude n'aient pas non plus remis en cause les spécifications des navires finalement retenus pour ces dessertes lors de l'appel d'offres suivant, les deux navires de La Méridionale retenus fin avril 2020 ayant cette fois été déclarés conformes aux besoins de la DSP, alors même que leur capacité et leurs caractéristiques n'avaient pas du tout évolué... Cette fois-ci, pour la période 2021-2022, les offres de la Corsica Ferries ont été jugées d'emblée irrecevables sur toutes les lignes. Pour autant, si le rapport de l'OTC indique bien le nom de l'ensemble des navires proposés par les différentes compagnies sur chacune des lignes, ce n'est pas le cas sur celle de Propriano pour l'offre de la Corsica Ferries, sur laquelle le rapport ne précise pas s'il s'agit d'un navire mixte ou d'un fréteur pur. Le rapport se contente en effet d'indiquer que "la Corsica Ferries présente un navire qui ne répond pas aux exigences de passagers et de convoyeurs", au motif semble-t-il que "le candidat ne justifie pas le nombre de cabines disponibles". S'agissait-il effectivement d'un fréteur pur ou bien la compagnie avait-elle proposé de nouveau le Corsica Marina Seconda (ou son jumeau, le Sardinia Vera), ce que pourrait laisser penser le fait que c'est sur cette ligne que les demandes de compensation financières demandées par les différentes compagnies étaient les plus proches (25 M€ sur 22 mois pour La Méridionale, finalement retenue, contre 17 M€ pour la Corsica Ferries) ? Si c'était le cas, pourquoi l'offre de la compagnie aux bateaux jaunes sur Propriano n'a-t-elle pas été jugée recevable ? Si ce n'était pas le cas, pourquoi, l'OTC n'a-t-il pas révélé qu'il s'agissait d'un fréteur pur pour rejeter la recevabilité de l'offre de la Corsica Ferries, comme elle l'a fait sur d'autres lignes ? A ce stade, le mystère reste entier et risque de le rester, l'attribution de la ligne à La Méridionale étant désormais effective... |
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