Le
20 avril, les deux premiers bateaux accostent à Marseille. L'Himalaya, le Latouche-Tréville, dont une
nuée de vareuses réséda a envahi les ponts, sont acclamés par la foule
massée sur les quais.
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Ce
morceau de rouleau compresseur russe est exalté dans la presse, même si certains ne
voient là qu'une expérience symbolique : "N'allons pas imaginer qu'une
grande armée russe va venir bientôt combattre sur notre front"(Le Figaro).
Le 20 avril, Joffre accueille ces soldats "choisis parmi les plus braves
et commandés par les officiers les plus réputés".
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Les Russes avaient recruté en
priorité des soldats alphabétisés. Nicolas II avait même été jusqu'à
souhaiter qu'ils soient blonds ou châtains avec les yeux bleus ou gris. Dans
la 1ère brigade qui débarque en France, on trouve des ouvriers moscovites
lettrés mais ils n'ont jamais combattu. La 2e brigade, qui arrive quelques
semaines plus tard, est composée elle de costauds paysans descendus des
contreforts de l'Oural. Ils ont déjà combattu mais n'ont pas la culture de
leurs prédécesseurs.
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Armés
du lebel qu'on leur remet à leur arrivée...
...équipés d'un casque de
poilu orné pour l'occasion de l'aigle à deux têtes, formés en quelques
semaines au camp de Mailly, les vingt mille soldats du corps
expéditionnaire ont leurs premiers contacts avec l'ennemi au début de
l'automne 1916.
Joffre, qui attendait beaucoup plus d'un renfort
russe, constate alors amèrement : "réduit à ces proportions,
il ne présentait plus un intérêt majeur comme solution à la crise des
effectifs du front français".
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